Après les drones, l’intelligence artificielle ou encore la réalité virtuelle, la robotique molle (ou « soft robotics ») est la nouvelle technologie qui fait parler d’elle. Elle consiste à utiliser des matériaux mous pour construire les robots. La robotique molle permet effectivement de concevoir des structures mouvantes, évolutives et adaptables à leur environnement ; pour des robots plus mobiles et même plus intelligents. Et pour développer cette nouvelle forme de robotique, scientifiques et ingénieurs se calquent sur… Le biomimétisme ! Robots et Compagnie vous en dit plus sur la robotique molle. 

Des nouvelles capacités pour les robots

La robotique révolutionnée grâce aux matériaux mous !Longtemps construits de manière à être les plus solides et capables de supporter de lourdes charges, les robots se veulent désormais plus intelligents et plus modulables. Cela passe par des structures souples, capables de s’adapter à leur environnement, mais aussi d’évoluer intelligemment en fonction des besoins de l’action. Les chercheurs avancent à pas de géant dans cette nouvelle forme de recherche prometteuse appelée la robotique molle (aussi appelée « soft robotics »).

La nature comme source d’inspiration de la robotique molle

C’est en observant la nature que les chercheurs tentent de créer ces fameux matériaux mous, les plus efficaces et les plus adaptés. En effet, de nombreux animaux disposent à la fois d’une structure solide et rigide et ils sont dotés d’une souplesse qui leur permet de se déplacer judicieusement dans leur environnement. On pense notamment au poulpe, dont la structure fascinante, à la fois rigide et souple, lui permet de se recroqueviller, de s’étendre ou de doubler de volume. On pense également aux caméléons, qui sont capables de changer de couleur en fonction de leur environnement.

Des applications concrètes

Les premières applications de ces matériaux d’un nouveau genre concernent principalement deux domaines.

L’industrie

La robotique révolutionnée grâce aux matériaux mous !L’industrie d’abord. La start-up Soft Robotics Inc., basée à Boston aux États-Unis, exploite les recherches du professeur Georges Whitesides de l’université de Harvard. Il vise depuis 2015 à mettre sur le marché des pinces souples en élastomère fonctionnant avec de l’air comprimé. Ces dernières permettent aux robots industriels des chaînes de conditionnement de manipuler de manière ultra souple et ultra rapide les produits dans l’industrie agroalimentaire. Le matériau utilisé est par ailleurs agréé pour la nourriture.

La santé

L’autre domaine prometteur en matière de robotique molle est celui de la santé. Un laboratoire de Harvard travaille sur des prothèses de main destinées aux malades souffrant d’un déficit moteur. Plus exactement, l’université a conçu un gant robotisé qui permet aux personnes de saisir des objets. La particularité est d’avoir ici une main robotique, néanmoins souple, dont le contact est proche de la peau humaine. Un autre laboratoire a, quant à lui, développé un dispositif destiné aux pathologies cardiaques. Il vise à envelopper un cœur déficient pour l’aider à fonctionner correctement et à battre en cadence.

D’autres recherches sont également en cours pour créer des outils souples qui permettraient d’opérer en passant par les voies naturelles et éviter les cicatrices.

Étirements, torsions, contractions : les perspectives de mouvements grâce à la robotique molle

Étirements, torsions, contractions : les perspectives de mouvements grâce à la robotique molleLa « soft robotics » permet d’envisager des robots d’un nouveau genre. Ces derniers seraient plus exactement capables d’étirements, de torsions ou encore de contractions. Les scientifiques envisagent même d’utiliser l’air pour permettre au robot de gonfler ou rétrécir certaines parties à leur guise. On parle bien ici de matériaux intelligents.

Toutefois, la recherche se heurte encore à deux problèmes majeurs. Tout d’abord celui de l’énergie. Ces robots en consomment énormément, et il faut donc trouver un moyen de palier à cela sans encombrer davantage les appareils. L’autre enjeu est celui du contrôle des robots, qui doivent être capables de suivre une trajectoire.

Mais la résolution de ces problèmes permettrait d’envisager une application illimitée de ces matériaux.

Et si les robots de demain étaient capables d’imiter toutes les prouesses de la nature ?

Affaire à suivre !