La robotisation des tâches qui s’étend à de multiples secteurs d’activité va faire chuter le coût de la main-d’œuvre mondiale de 16 % en 10 ans, d’après une étude publiée par le Boston Consulting Group. Une nouvelle révolution industrielle serait-elle en marche ?

Aujourd’hui cantonnée majoritairement à l’automobile, la vente de robots industriels dans le monde va croître et s’étendre à de multiples secteurs durant la prochaine décennie, annonce « The Robotics Revolution », la dernière étude publiée par le Boston Consulting Group (BCG). Un phénomène qui s’explique par le couplet gagnant : baisse des coûts de fabrication  – augmentation des performances ; dans un cercle vertueux alimenté par les innovations constantes en matière d’électronique et d’intelligence artificielle.

La révolution robotique en quelques chiffres

robots industrielsSelon l’étude The Robotics Revolution, les robots effectuent aujourd’hui près de 10 % des tâches industrielles dans le monde, considérées comme basiques, comme la soudure ou le chargement. Ils sont utilisés essentiellement en Allemagne, aux États-Unis, au Japon et en Corée du Sud, dans des secteurs industriels spécifiques dont la main d’œuvre représente une charge importante (industrie automobile, secteur aéronautique…). D’ici 10 ans, le coût d’un robot devrait chuter de 22 %. En parallèle, il gagnera en moyenne 5 % d’efficacité par an. Le BCG estime qu’en 2025, les robots couvriront 25 % des tâches industrielles, entraînant des gains de productivité sans pareille pour les acteurs concernés, estimés à 30 % par la même étude, favorisant ainsi le déploiement des robots dans des secteurs d’activité connexes de l’électrique et de l’électronique.

Notez que le prix de vente moyen d’un robot industriel est aujourd’hui fixé à 103 000 dollars contre 182 000 dollars en 2005 (données du BCG).

La robotisation aura des conséquences sur le coût de la main-d’œuvre

Conséquence de cette robotisation massive des secteurs industriels : le coût de la main-d’œuvre mondiale qui devrait chuter de manière vertigineuse.

Que cela concerne une baisse des rémunérations ou une baisse des embauches, le coût moyen de la main-d’œuvre pour les entreprises industrielles devrait chuter de 16 % d’ici 2025 (l’étude a été réalisée sur 25 pays). Les pays en développement, par nature hyper industriels, qui s’équipent plus vite que les pays d’ores et déjà industrialisés comme la France, seront évidemment les premiers concernés.

robots industrielsEn Corée du Sud, où la robotique et les industries de pointe occupent une place primordiale dans l’économie, le BCG prévoit une baisse du coût de la main-d’œuvre de 33 %. Elle sera de 22 % aux États-Unis, de 21 % en Allemagne et en Grande-Bretagne. En France, la baisse des coûts est estimée à seulement 9 %. Effectivement, l’utilisation des robots dans nos industries a toujours été moindre que dans nos pays concurrents. Pour exemple, aujourd’hui, le taux de robotisation des entreprises est deux fois moins élevé en France qu’en Allemagne.  Si notre pays ne profitera pas autant de « l’effet robotique » pour rester compétitif, il compte bien miser sur la haute qualité de ses compétences, ingénieurs, concepteurs, chercheurs et centres de pointe !

Robotique : une nouvelle révolution industrielle est en marche

De la baisse des coûts des fabrications des robots, de l’amélioration des performances en la matière, nous obtenons la robotisation massive des industries, dans de nouveaux secteurs d’activités, pour la réalisation de tâches de plus en plus variées et pointues, au détriment de la main d’œuvre.

robots industrielsDe la baisse du coût de la main d’œuvre qui entraîne toujours plus de productivité pour les entreprises.

Des innovations constantes en matière robotique et domotique, des intelligences artificielles de plus en plus élaborées.

En parallèle, du Big data et du numérique dont l’utilisation s’améliore et s’étend à de multiples domaines, dont celui de la robotique industrielle…

Le changement de paradigme a bel et bien commencé. Le cercle vertueux d’une nouvelle révolution industrielle est en marché ! Reste à savoir si la France saura tirer son épingle du jeu.