Les critères d’un « bon » objet connecté

Les objets connectés et les robots ont la cote dans nos maisons ! S’il est évident que la smart house sera la maison du futur, l’implantation d’une intelligence artificielle au sein de nos objets du quotidien doit répondre à de nombreux critères pour être pertinente, soit commercialisable auprès du grand public. Gadgets, l’intelligence artificielle ? Justement non ! C’est là tout l’objectif de ce secteur en pleine croissance.

Implanter les robots dans notre quotidien

Au salon Innorobo qui se déroulait à Lyon l’été dernier, une petite lampe de bureau développée par la startup Angus.AI hélait les visiteurs et conversait avec eux. Plus loin, le robot Nextstage préparait et servait le café. L’utilisation des robots commence à sortir du domaine strictement industriel. Ils entrent dans nos vies quotidiennes, avec succès si l’on se base sur la quantité de sourires amusés qu’ont pu faire les passants qui interagissaient avec ces modèles exposés.

Mais pour une réelle utilité auprès du grand public, les robots d’aujourd’hui doivent encore se perfectionner, affirme Gwenaël Gaté, cofondateur de la startup Angus.AI, en évoquant quelques grandes caractéristiques à travailler pour améliorer les objets à venir : «

D’abord, le robot doit exister par lui-même, sans interface pour le paramétrer. Il doit percevoir son environnement et le comprendre. Le robot est obligé d’interagir avec une multitude d’objets qui eux-mêmes peuvent revêtir des formes ou des couleurs distinctes. Un briquet, par exemple, peut être petit ou plus grand, explique Gwenaël Gaté, avoir plusieurs couleurs, disposer d’une sécurité enfants ou non… Il n’en reste pas moins un briquet et le robot doit pouvoir s’en rendre compte à tous les coups.

Ensuite, le robot doit être utilisable sans Internet, évitant ainsi les problèmes de connexion ou le risque de perte de contrôle des données personnelles.

Enfin, le robot doit être proactif et fonctionner par lui-même, précise Gwénaël Gaté. L’utilisateur peut gérer indépendamment un ou deux objets connectés, mais si la maison en est truffée, le niveau moyen d’autonomie des objets actuels lui ferait perdre la tête. »

Nos robots et objets connectés du quotidien devront donc dépasser le stade du gadget pour devenir de véritables substituts à l’action humaine.

Des intelligences artificielles savamment implantées

Outre l’intelligence même du robot ou de l’objet qu’il faut encore approfondir, c’est la pertinence d’en implanter dans tel ou tel objet qui rendra le secteur attractif à long terme. La fameuse lampe de bureau intelligente vue au salon Innorobo doit apporter sa valeur ajoutée dans la vie de son utilisateur.

Jérôme Schonfeld, fondateur de la marque Holî, créatrice d’objets connectés pour la maison, détermine les critères d’une intelligence artificielle intelligemment implantée :

• la connectivité de l’objet doit répondre et agir sur un besoin spécifique,
• l’idéal est de partir sur un objet existant et d’améliorer son usage grâce à l’intelligence artificielle plutôt que de créer un objet de toute pièce, qui n’aura pas forcément d’utilité dans le quotidien de la maison,
• l’objet doit être facile d’utilisation et facile à comprendre,
• il doit disposer d’un ensemble de services liés,
• le prix doit être abordable pour le grand public.

Enfin, Martin Hägele, directeur du département robotique et système de l’entreprise allemande Fraunhofer, en cours de développement d’un robot assistant de maison, précise qu’une touche d’humanité donnée au robot augmente sa popularité auprès du grand public (voir notre article sur Qu’appelle-t-on « la vallée de l’étrange » ?). « Les utilisateurs ont besoin d’une tête pour s’adresser au robot », précise-t-il. Care-O-bot 4, dernier né de la société, a bel et bien un visage humain en guise d’interface ; il est aussi très expressif, même dans ses mouvements.

Des intelligences adaptables à tout environnement du quotidien, des objets connectés pour nous faciliter la vie… Avec la baisse des coûts dans le secteur de l’électronique et l’augmentation de la fiabilité des réseaux, le secteur de l’intelligence artificielle, en pleine expansion, va bientôt déferler auprès du grand public !