1955, le New-York Times titrait » La note bleue : l’arme secrète des Etats-Unis ». Eh oui ! Pendant la guerre froide, des douces notes de jazz jouées au bon moment servaient à aplanir des séances de négociation parfois tendues. 60 ans plus tard, l’armée américaine réitère l’expérience … avec un robot musicien !
Pourquoi inventer un robot musicien ?
Cette fois-ci, ce n’est pas dans un but diplomatique que l’armée américaine se lance dans le jazz ! La conception de son robot musicien, via l’agence pour les projets de recherche avancée des Etats-Unis, servira à explorer les facultés d’apprentissage des intelligences artificielles (IA) et le rapport homme-machine à travers la musique. Rien que ça !
Notre robot musicien sera évolutif. Il jouera du jazz. Il pourra également improviser un solo et s’améliorer au fur et à mesure des répétitions, le tout accompagné d’une haute formation de jazz men (humains). Ainsi, les chercheurs pourront mieux comprendre les facultés d’apprentissage des intelligences artificielles. Car on parle bien d’apprentissage ici, qui va plus loin qu’un simple mimétisme de la part du robot. Les chercheurs analyseront également le rapport de l’homme à la machine, leur manière d’appréhender la musique, leur processus créatif face à un non-humain.
Pourquoi le robot musicien joue-t-il du jazz et pas une autre musique ?
Pourquoi le jazz ? L’agence pour les projets de recherche avancée mentionne le rapport à l’instrument si particulier lorsque l’on joue du jazz : le souffle, la manière d’appuyer sur les pistons, les rythmes …
Tout est minutieux et permet une analyse plus fine.
Un robot musicien pas si nouveau que ça !
Si vous êtes surpris de voir un robot capable de jouer de la musique, sachez que l’innovation technologique ne date pas d’hier.
StickBoy, créé en 2007 par Robocross, est un robot-batteur. Doté de quatre bras, il est capable de battre le rythme sur des morceaux de rock célèbres d’ACDC ou de RATM.
En 2010, un robot violoniste proposé par Toyota joue du violoncelle pour l’exposition universelle de Tokyo.
En 2011, Tom Sherwood donne un concert un peu particulier, en duo de clavier avec un petit humanoïde proposé par l’Université Georgia Tech et capable de jouer en fonction des notes posées par son acolyte humain.
Enfin, clôturons avec March, le robot guitariste à 78 doigts qui, accompagné de Ashura, un robot-batteur doté de 22 bras et Cosmo, robot-pianiste aux yeux verts laser, ont donné un concert rock robotique, sur l’initiative du groupe Squarepusher. Une prouesse impressionnante, mais pas de capacité d’impro ici.
L’expérience jazz de l’agence pour les projets de recherche avancée des Etats-Unis va plus loin. Le développement de son robot mélomane, capable d’improviser et de s’améliorer au fur et à mesure du temps, est le parfait exemple de l’évolution des machines. Elles ne se contentent plus d’imiter une performance humaine, elles imitent également leur processus créatif.
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