En 2002, Nicolas Huchet est amputé de la main droite. Pour s’éviter l’achat d’une prothèse hors de prix, il fabrique sa propre main bionique avec du fil de pêche, une boîte de chocolat et une imprimante 3D. Aujourd’hui, il développe un FabLab spécialement dédié aux personnes handicapées.

Il fabrique sa propre prothèse avec l’imprimante 3D d’un fablab

fab-labEn 2002, Nicolas Huchet perd sa main droite suite à un accident professionnel sur une machine industrielle. Une prothèse robotisée coûte 20 000 euros ; alors Nicolas décide de fabriquer sa propre main bionique avec du fil de pêche de Nylon, une boîte de chocolat en poudre et une imprimante 3D. La prothèse se compose en fait d’une main en plastique, d’un moteur, d’une carte et des  capteurs capables de détecter les contractions musculaires du coude pour lancer l’ouverture ou la fermeture des  doigts. Certains composants ont été imprimés en 3D au sein du FabLab de Rennes (le « Labfab »), avec la participation enthousiaste de toute l’équipe animatrice du lieu.

De l’expérience personnelle au fablab

Nicolas décide de transformer cette expérience en véritable projet de création. Porté par l’association qu’il a fondée « MyHumanKit » (sous le site web bonico.org), il décide de développer un FabLab au sein duquel les personnes handicapées pourront venir « se réparer » elles-mêmes, à moindres frais. Le projet est fondé sur une innovation technologique, mais il est aussi une belle innovation sociale ! Ainsi, les personnes qui souffrent d’un handicap ne seront plus des victimes, mais des acteurs de leur propre vie. Si le projet voit le jour, l’espace fonctionnera « pour et avec des personnes en situation de handicap », afin de « transformer [les] limitations physiques en motivation » souligne Nicolas. Concrètement, les adhérents du FabLab pourront y fabriquer des prothèses de main évidemment, mais aussi des prothèses auditives, des fauteuils roulants ou encore des appareils de sensation pour les malentendants.

Un projet récompensé


Le projet Bionicohand by MyHumanKit est arrivé en finale du Google Impact Challenge durant le 4e trimestre 2015
. Le concours, organisé pour la 1re fois en France, récompensait les projets à caractères innovants susceptibles d’avoir « un impact positif sur le monde ».

L’histoire n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle du jeune Hugh Herr, amputé des deux jambes à l’âge de 17 ans suite à un accident d’alpinisme. Quelques années plus tard, devenu Directeur du Massachusetts Institute of Technology (MIT), il créait sa propre prothèse de jambes à partir de capteurs et d’un moteur.

Affaire à suivre pour Nicolas et Bionicohand ! En attendant, le plan de fabrication de sa main bionique est en consultation libre sur le site de son association.