Des drones aux robots terrestres, depuis la guerre du Golfe, les avancées militaires en matière d’espionnage mécanique n’ont de cesse de nous étonner, particulièrement aux États-Unis ou la DARPA (Agence du département de la Défense chargée de la recherche technologique) investit des millions de dollars pour équiper la CIA. Débusquer l’ennemi dans les airs, sous la mer et sur terre : les robots de la CIA se transformeront en serpent, en poisson-chat et même en graine d’érable pour s’envoler au gré du vent. Robots et Compagnie fait le tour des projets de drones et robots militaires plus vrais que nature !

 

Des millions de dollars pour les projets d’espionnage les plus fous

La DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), soit l’agence du Département de la Défense américaine chargée de la recherche technologique, ne lésine pas sur les financements en matière de nouvelles technologies ! Et elle mise particulièrement sur les nanotechnologies et le biomimétisme*, dont la CIA est très friande, pour concevoir de véritables animaux ou insectes mécaniques.

Depuis 1996 déjà, la DARPA a pour consigne très précise de concevoir des robots et des drones (que l’on peut qualifier de robot des airs) dont le poids et l’envergure ne dépassent pas respectivement 500 grammes et 50 cm.

Et les résultats sont bien là !

*Le biomimétisme est une branche émergente de la recherche qui consiste à s’inspirer de la nature pour innover en matière robotique et nanotechnologique.

Dans les années 70 déjà, la CIA utilisait des drones libellules

le drone libellule souhaité par la CIAVous n’allez pas le croire, mais cette libellule robotique a été développée dans les années 70 (comme quoi les nanotechnologies ne datent pas d’hier) ! Ce mini-drone des airs, largement en avance sur son temps, était utilisé par la CIA pour réaliser des écoutes sans se faire remarquer.

Un poisson-chat nommé Charlie

charlie, le poisson chat de la CIACharlie est un pur produit de la DARPA. Ce poisson-chat mécanique était utilisé par la CIA pour récolter des échantillons d’eau. Il se raconte que Charlie avait également barboté en toute discrétion du côté de la Corée du Nord, notamment dans les eaux proches d’une centrale nucléaire.

Le robot-serpent d’exploration en milieu hostile

le robot serpent de la CIADans les zones de guerre, la présence de mines ou de kamikazes rend l’intervention humaine très dangereuse. Pour parer au risque, l’armée compte bien envoyer des robots serpents en lieu et place de ses soldats, pour capter les images des zones sensibles et collecter un maximum d’informations sur l’ennemi. Dans ce contexte, le Robotic Tentacle Manipulator est le candidat idéal. Conçu par l’institut robotique de l’Université Carnegie Mellon de Pittsburgh (et non par la DARPA cette fois-ci), ce robot ondule en reproduisant parfaitement les mouvements du serpent. Il grimpe, s’enroule le long des poteaux. Il peut même nager et traverser divers obstacles. Doté de capteurs d’images et de lasers, il peut scanner en trois dimensions les paysages, visages et objets. Il est contrôlé à distance par une radiocommande. Mais le robot-serpent, utilisé « en escadron », c’est-à-dire en équipe avec plusieurs de ses congénères mécaniques, pourra aussi servir à la manipulation d’engins explosifs ; chaque reptile agissant comme un doigt ou un tentacule servant à déplacer l’objet.

Un oiseau-mouche mécanique pour espionner la population ?

l'oiseau mouche de la CIA (DARPA)L’an passé, la DARPA présentait son prototype de drone imitant un petit oiseau-mouche, conçu en partenariat avec la société AeroVironment dans le cadre du projet Nano Air Vehicle (NAV).

A quoi servira ce micro drone ? Pas de réponse pour l’instant ; surveiller l’ennemi, c’est certain, et pourquoi pas les populations ?

Une poussière intelligente pour espionner l’ennemi

L’érable est un arbre qui fascine les chercheurs, car il produit la samare, une sorte de grosse graine en forme de doubles hélices, qui s’envole et tourbillonne au gré du vent. La samare ressemblerait presque à un être vivant, car elle est capable de se maintenir dans les airs grâce à l’aérodynamisme de ses « ailes ».

drone héliceDe nombreux chercheurs (Université de Wageningen en Hollande, Université de Californie, la DARPA selon les rumeurs, même si l’information n’est pas officielle…) ont décidé de s’inspirer de la samare pour concevoir un mini drone autonome qui s’envolerait au gré du vent pour capter les informations (et les images !) situées dans son périmètre. Une poussière intelligente, en somme.

La recherche est bel et bien très active dans le domaine des nano robots et nano drones. Certains d’entre eux sont déjà opérationnels et utilisés par l’armée. D’ailleurs, lors de la dernière International Aerial Robotics Competition*, des micros robots volants étaient mis en compétition sur un parcours semé d’obstacles à l’intérieur d’un bâtiment.

*L’International Aerial Robotics Competition est la compétition internationale robotique aérienne organisée chaque année depuis 1991 par le campus de la Georgia Institute of Technology.