Aujourd’hui, pas moins de 3 443 exoplanètes sont connues et ont été analysées par les astronomes pour une vingtaine catégorisées comme potentiellement habitables. Selon les chercheurs, les exoplanètes prometteuses seraient des dizaines de milliards dans la galaxie. C’est dans ce contexte qu’est né Robert. Cette intelligence artificielle (AI) ne prend que quelques secondes pour évaluer le potentiel d’une exoplanète, contre plusieurs semaines pour les spécialistes. Conçu en deep learning avec 3 couches de neurones, Robert ne cesse de progresser et réussit même à « rêver » des composants de la matière, ce qui enthousiasme les chercheurs quant à la possibilité d’identifier rapidement des mondes habitables… Et pourquoi pas trouver des extra-terrestres !?

L’étude des exoplanètes

Robert : IA, analyste d’exoplanètes - chercheur d’extra-terrestres

La découverte d’une exoplanète, soit une planète située en dehors de notre système solaire, fait toujours le bonheur des chercheurs qui y voient la possibilité d’un monde dont l’atmosphère ressemblerait à la nôtre et abriterait une forme de vie. 3 443 exoplanètes sont connues à ce jour et, parmi elles, une vingtaine sont catégorisées comme potentiellement habitables. Pour en arriver à de telles déductions, les chercheurs passent des jours, voire des semaines, à analyser l’atmosphère d’une exoplanète (notamment en disséquant la lumière émise par leur étoile). Des centaines de paramètres sont à prendre en compte avant de poser un diagnostic et la liste des planètes à analyser ne cesse d’augmenter. Les astronomes estiment par ailleurs à plusieurs milliards le nombre de terres potentiellement composées des mêmes conditions atmosphériques que la nôtre.

Robert : une Intelligence Artificielle (AI), nouveau partenaire des astronomes

Robert : IA, analyste d’exoplanètes - chercheur d’extra-terrestresC’est dans ce contexte qu’a été conçu Robert une nouvelle intelligence artificielle (pour Robotic Exoplanet Recognition). C’est l’équipe de la University College of London, dirigée par Ingo Waldmann, qui a présenté ce nouvel algorithme lors des Rencontres Nationales d’Astronomie (NAM) de Nottingham le 28 juin dernier.

« Les cerveaux humains sont vraiment bons pour identifier [les « empreintes » de caractéristiques associées aux différentes molécules ou gaz] dans les spectres et les étiqueter selon l’expérience, mais c’est un travail qui prend vraiment beaucoup de temps et il va y avoir d’énormes quantités de données à traiter », ont souligné les chercheurs. Grâce à Robert, l’analyse d’une seule exoplanète, qui prend normalement plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ne durera que quelques secondes.

Apprendre l’analyse de l’atmosphère à une intelligence artificielle

Apprendre l’analyse de l’atmosphère à une intelligence artificiellePour réussir cette prouesse, l’intelligence artificielle Robert se fonde sur une architecture en deep learning (apprentissage profond), soit un réseau d’unités de calculs dont la modélisation s’apparente à un cerveau humain. 3 couches d’unités composent plus exactement cet algorithme. L’information entrante est traitée par la première couche qui se compose de 500 unités. Après une première analyse, elle est transmise à la seconde couche de 200 unités et enfin, une troisième couche de 50 unités affine l’analyse et donne son résultat quant à la présence de gaz et molécules propres à une planète habitable.

L’intelligence artificielle Robert n’a pas encore entamé sa mission, mais il s’est entraîné sur près de 85 750 composants. Son taux de réussite dans la reconnaissance d’une atmosphère est de l’ordre de 99.7 %.

 « Robert a appris à prendre en compte des facteurs tels que le bruit, les gammes de longueurs d’onde restreintes et des mélanges de gaz, a souligné Ingo Waldmann. Il peut distinguer des composants tels que l’eau et le méthane, et cela même lorsque les données proviennent d’étroites bandes de longueurs d’onde et quand ces informations se chevauchent. »

Une intelligence artificielle qui rêve de nouveaux composants

Apprendre l’analyse de l’atmosphère à une intelligence artificielleMais Robert peut aussi imaginer ; rêver ; au sens littéral du terme. « Les robots font vraiment des rêves, a expliqué le chercheur. Nous pouvons lui demander de rêver à quoi peut ressembler un spectre de l’eau et il s’est montré précis. » Cette faculté permettra, selon l’équipe, de combler certaines informations manquantes concernant les atmosphères d’exoplanètes. « L’intelligence artificielle Robert jouera un rôle inestimable pour nous aider à analyser les données de ces missions et découvrir ce que nous cachent ces mondes lointains. » a conclu l’équipe de chercheurs, enthousiaste… Et pourquoi pas des extra-terrestres ?