L’US Navy a décidé de tordre le cou à la définition du drone. Censé être un appareil volant (télépiloté ou autonome), il devient désormais un appareil nageant ! Le drone Naviator est le premier aéronef capable de se déplacer sous l’eau puis d’en ressortir instantanément pour prendre son envol. Destiné aux opérations de sauvetage en mer, le Naviator est en cours de conception à l’université du New Jersey.

La définition du drone est à revoir !drone naviator : un sous-marin qui vole

Pour rappel, le drone se définit légalement comme un aéronef télépiloté, dont les conditions de vol sont réglementées par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile). Le drone est à la base un appareil volant. Mais des chercheurs de l’université de Rutgers dans le New Jersey ont décidé, sous la houlette du professeur Javier Diez, de tordre le cou à cette définition et de mettre au point un drone d’un tout nouveau genre.

Polyvalent, le Naviator est un aéronef capable de voler, mais aussi de nager sous l’eau et de s’en extraire avec brio pour repartir de plus belle dans les airs.  La marine américaine, séduite par le projet, a par ailleurs injecté 618 000 dollars pour sa conception.

Notez que la définition du drone se transforme au gré des innovations. Un drone est aujourd’hui un engin de transport, qui se rend d’un point A à un point B de manière autonome (sans pilote à bord, ni même télépilote à distance).  Il doit aussi pouvoir revenir à sa base de recharge de manière autonome. Ainsi les drones de loisir télépilotés ne sont plus vraiment des drones aux yeux de la définition actuelle.

Naviator : un drone sauveteur des mers et des airs

le drone naviator vol et nage sous l'eauLe Naviator est un quadricoptère à hélices doubles. Il se déplace très bien sous l’eau, même s’il a encore besoin d’un cordon pour recevoir les commandes lorsqu’il est immergé. Sa capacité à passer d’un élément à l’autre, soit à sortir de l’eau pour s’envoler immédiatement, est une véritable prouesse technologique.

Les chercheurs n’ont pas encore mentionné de profondeur de plongée ni de durée d’autonomie. Par ailleurs, le drone n’est pour l’instant pas capable de transporter des charges.

La suite des recherches consistera à équiper le drone de caméras et de sonars. La marine américaine est optimiste quant à l’utilisation du Naviator pour des missions de détection de mines, d’inspection de ponts, d’épaves et pourquoi pas des missions d’assistance de recherche ou de sauvetage de personnes. Les chercheurs travailleront également à contrôler le drone par ondes acoustiques.

 Le drone sous-marin ne date pas d’hier

drone volant gost swimmerConcernant l’aspect sous-marin, le Naviator n’est pas une innovation en tant que telle. En 2014 déjà, l’US Navy effectuait des tests sur un appareil téléguidé appelé « Ghost Swimmer » (traduisez Nageur Fantôme) qui avait réussi à plonger jusqu’à 90 mètres de profondeur. Le Ghost Swimmer pèse 45kg pour 1 mètre 50. Il est équipé de nombreux capteurs lui permettant de réaliser de nombreuses missions sous-marines d’analyse des courants, des marées et de la météo. Il peut également s’approcher des bateaux sans se faire repérer.

Il est globalement utilisé actuellement pour des missions appelées par l’armée « IRS » (Intelligence – Reconnaissance – Surveillance)

Le Ghost Swimmer fait partie du projet « Silent Nemo » destiné à envisager la conception de nouveaux équipements et outils grâce au biomimétisme, soit la reproduction des solutions produites dans la nature pour innover dans les domaines technologiques et nanotechnologiques. Dans ce contexte, le Ghost Swimmer s’inspire en effet des mouvements du poisson pour se déplacer silencieusement à l’aide d’une nageoire caudale.

Pour en savoir plus sur le biomimétisme, rendez-vous sur notre article : Le biomimétisme ou le gecko qui inspire les robots