Le monde animal inspire les chercheurs. Le biomimétisme est une branche émergente de la recherche, qui se fonde sur les solutions produites dans la nature pour innover dans les domaines technologiques et nanotechnologiques. Dans ce contexte, le gecko est la star actuelle en la matière. Ce petit lézard est en effet capable de se mouvoir le long des murs et sur des plafonds, grâce aux millions de poils microscopiques qui recouvrent ses pattes.

robot geckoLa découverte est relativement récente (2005). Le gecko, ce petit lézard, qui vit dans les milieux tempérés ou chauds, a des coussinets sous ses pattes couverts de minuscules poils appelés « setae » (certains d’entre eux n’ont qu’un vingtième de largeur d’un cheveu humain). Leur nombre, plusieurs milliers, créé une force qui attire les atomes entre eux, permettant à l’animal d’adhérer aux parois (ce phénomène est appelé la force de Van der Waals par les scientifiques).

En voilà une solution ingénieuse issue tout droit de la nature ! Il n’en fallait pas plus pour attirer chercheurs et ingénieurs vers la création de robots « adhésifs », capables de se mouvoir le long des murs et sur des plafonds grâce à des microfibres reproduisant les effets des poils du gecko !

StickyBot, le premier robot-gecko

robot StickyBotLorsqu’il était encore étudiant à l’Université de Stanford, Sangbae Kim a ouvert le bal de la robotique animale en créant le petit StickyBot, un robot d’escalade inspiré du gecko, capable de se déplacer sur des parois lisses verticales. Ici, point de pieds « collants », difficiles à détacher des murs. StickyBot est équipé de disques adhésifs dotés de poils en caoutchouc de silicone, néanmoins plus épais que les setae naturels du gecko. StickyBot a cette limite. À cause de l’épaisseur du matériau, il ne peut que se mouvoir sur des surfaces très lisses, comme le verre par exemple.

Un robot-gecko encore plus performant

robot gecko StickyBotÀ l’Université de Carnegie-Mellon à Pittsburgh, la biométrie bat son plein et le gecko est la star. Une équipe est en train de construire un robot-gecko dont les pattes sont recouvertes de fibres élastomères qui reproduisent la fameuse force de Van der Waals sur le robot. Le robot-gecko se déplace d’ores et déjà avec aisance sur les murs et sur les plafonds. L’équipe de chercheurs va plus loin. Elle cherche désormais à fabriquer des fibres de quatre micromètres de diamètre, deux fois plus fines que les fibres actuellement existantes, qui permettront au robot-gecko de se mouvoir avec agilité sur des surfaces rugueuses en plus des surfaces lisses. La technologie est en phase de test.

Mais la robotique n’égale pas encore les merveilles de la nature ! Notre petit gecko est en effet capable de se promener sur un sol poussiéreux puis de grimper immédiatement le long d’un mur, ce qui n’est pas le cas des robots-gecko qui, une fois les pattes sales, n’arrivent plus à adhérer aux parois !