C’est un témoin un peu particulier qui va être entendu dans le cadre de l’enquête sur la mort de Victor Collins. Cet ancien agent de police a été retrouvé sans vie dans le sauna extérieur du jardin de son voisin, Andrew Bates, en novembre 2015. Des traces de lutte ont conduit les enquêteurs à inculper Bates pour homicide, mais celui-ci clame son innocence. Pour en avoir le cœur net, la police de l’Arkansas (États-Unis) – où s’est déroulé le crime – a décidé de faire parler… Echo, le boîtier connecté de Bates, présent au moment des faits et susceptible d’avoir enregistré (et stockés) tous les échanges verbaux qui se seraient déroulé avant la mort de Collins. Amazon refuse de répondre au mandat de perquisition (peur du bad buzz ?).

Qu’est-ce que Echo, l’assistant virtuel  d’Amazon ?

Qu'est-ce que Echo, l'assistant virtuel d'Amazon ?Amazon tremble et il y a de quoi ! Son petit assistant virtuel de maison, Echo, va être entendu comme témoin d’un meurtre. Echo est en fait un petit boîtier connecté disposé dans nos maisons. Il comporte une intelligence artificielle appelée Alexa, capable d’interagir vocalement avec son utilisateur en répondant à diverses requêtes (recherche Internet, commander une pizza ou un taxi, donner la météo du jour, diffuser de la musique sur Spotify…). Echo couplé à son intelligence artificielle Alexa est, in fine, une sorte d’assistant vocal tel que l’on peut en trouver dans nos Smartphones, mais en amélioré (Cortana pour les iPhone ou Google Assistant pour Android). Et pour fonctionner, Echo enregistre dans les serveurs d’Amazon (dans un Cloud) toutes les requêtes qui ont été faites.

Un mandat de perquisition oblige Amazon à transmettre toutes les données enregistrées sur le suspect

Qu'est-ce que Echo, l'assistant virtuel d'Amazon ?Le mode de fonctionnement d’Echo a récemment suscité l’intérêt de la police, car ce petit boiter connecté se trouvait là où il ne fallait pas. En novembre 2015, dans l’Arkansas (États-Unis), l’ancien agent de police Victor Collins a été retrouvé sans vie dans le sauna extérieur du jardin de son voisin, Andrew Bates. Des traces de lutte sur les lieux ont conduit les enquêteurs à inculper Bates pour homicide, mais celui-ci clame son innocence. Et il se trouve que le domicile de Bates est truffé d’objets connectés, notamment l’assistant virtuel Echo, disposé proche du jardin. Le Parquet a ainsi obtenu un mandat de perquisition pour demander à Amazon de transmettre toutes les données enregistrées dans son serveur, relatives à la maison d’Andrew Bates.

Amazon enregistre et conserve tout ce que nous disons, même lorsque son boîtier connecté Echo est en veille

Qu'est-ce que Echo, l'assistant virtuel d'Amazon ?Le hic, Amazon soutient que son dispositif ne peut rien enregistrer tant que personne ne prononce le mot « Alexa » qui permet d’activer le système du boîtier connecté. Aucune donnée ne serait donc enregistrée et consultable sans le fameux mot-clé « Alexa ». Mais les spécialistes informatiques d’Ars Technica, réquisitionnés par les enquêteurs pour analyser le code source du boîtier Echo, affirment quant à eux qu’Amazon doit techniquement effectuer un enregistrement audio permanent et transmise sur le Cloud, ne serait-ce que pour réagir au son du mot-clé « Alexa » qui enclenche le système. Les données enregistrées pendant la veille du boîtier Echo peuvent avoir été transitoirement conservées, particulièrement si l’appareil n’a pas été réutilisé depuis. De plus, les derniers fichiers audio transmis seraient même stockés directement sur le boîtier Echo, et non sur le serveur.

Amazon craint le bad buzz et refuse de coopérer

Amazon craint le bad buzz et refuse de coopérer« Amazon refuse de respecter le mandat et ne nous a rien transmis », affirme Nathan Smith, le procureur du comté de Benton dans une déclaration faite à Mashable. Évidemment. Si la police venait à prouver, grâce aux données conservées par Echo et Amazon, que Bates a bel et bien commis un crime, le géant du Web devrait admettre que ses appareils connectés sont capables d’espionner leurs utilisateurs à leur insu, même lorsqu’ils sont en veille.

Voilà un bel exemple qui montre que les objets connectés nous écoutent et sont susceptibles de conserver la moindre trace de nos conversations… De quoi raviver la peur du Big Brother qui sommeille en chacun de nous (à juste titre) et une belle dérive en perspective de la connectivité des objets et de la surconnexion de manière générale.