« Bientôt, semées sous votre peau, les puces feront partie de votre corps. Vous serez votre propre robot. Un autre monde est déjà au travail. Tout ce que la science est capable de faire, elle le fera. Un rêve de puissance nous emporte ». Jean d’Ormesson

Le transhumanisme selon Google

Il se trouve que Google y travaille, à ce monde transhumain*. Au sein de son centre expérimental Google X, le géant du web collabore avec des laboratoires et des industries pharmaceutiques en vue d’allonger l’espérance de vie, jusqu’à repousser les limites mêmes de la mort.

*Le transhumanisme se définit comme un mouvement de pensées qui voit dans l’usage des sciences et techniques actuelles un moyen d’éradiquer tout souffrance humaine. Le handicap moteur, mental, les souffrances et même la mort peuvent être combattus grâce aux avancées exponentielles en matière de nouvelles technologies , remettant en cause les fondements même de l’Humanité et de ses systèmes de croyances. Quid d’un monde où la mort n’existe plus ? De nombreux chercheurs, ingénieurs et philosophes adhèrent à ce courant et tentent d’en définir les contours.

transhumanisme et immortalitéRey Kurzweil, ingénieur et chercheur de renom, spécialisé dans les intelligences artificielles, a été embauché par Google à cet effet. Dans la lignée de la loi de Moore, mise au point en 1965 par Gordon Moore, qui anticipait la croissance exponentielle de la puissance des ordinateurs, Rey Kurzweil annonce la loi du « retour en accéléré », qui envisage quant à elle la croissance exponentielle des activités humaines, grâce à la démocratisation des nanotechnologies, des biotechnologies, de l’informatique et des puissances cognitives (NBIC).

Transhumanisme, immortalité, … quelles avancées technologiques ?

Les premiers signaux de la loi du retour en accéléré se font déjà sentir : le séquençage ADN est de plus en plus rapide et de moins en moins cher. Quant aux nanotechnologies ou aux biotechnologies, il est encore trop tôt pour se prononcer sur leur force de développement, mais ils sont fortement influencés et boostés par l’informatique. Rey Kurzweil parie sur les mêmes effets.

transhumanisme et immortalitéPour exemple, L’Université de Californie du Sud (University of Southern California) a réussi à créer un algorithme informatique permettant d’encoder les souvenirs humains. Plus concrètement, c’est en imitant les ondes cérébrales que la prothèse réussirait à traduire les signaux émis par le cerveau pour les transformer en souvenirs. Elle fonctionne visiblement sur les rats et les singes et est en cours d’expérimentation sur l’homme, avec en ligne de mire les maladies neurodégénératives comme Alzheimer.

Et les premières recherches abondent en ce sens, selon Google. Elles visent les microrobots qui permettront au corps de se réparer tout seul, des lentilles de contact pour anticiper la survenue du diabète, des pilules pour prévenir l’apparition du cancer ou encore le décryptage des gênes pour reculer les effets du vieillissement… L’objectif ? Allonger l’espérance de vie et, si l’on part du principe d’une progression exponentielle de la recherche cognitive, rendre l’homme immortel.

Transhumanisme, allongement de la durée de vie, … Que faut-il en penser ?

les robots et l'immortalitéUne vision exceptionnelle qui ne serait pas sans conséquence pour nos sociétés : quid d’un monde sans maladie ? De sociétés où les hommes pourront bricoler leur corps pour presque rien, modifier leur ADN, augmenter leurs capacités physiques et intellectuelles ? Dans l’hypothèse où la loi de Moore sera observée sur les sciences cognitives, les nanotechnologies et les biotechnologies, l’homme deviendra un « Homme 2.0 », d’ici à peine 30 ou 50 ans.

Et Google ne manque pas d’initiatives pour nous préparer aux bouleversements qu’il nous concocte. Jared Cohen, président du Think Tank Google Idea, sillonne le monde à la rencontre des chefs d’entreprise, des ingénieurs et des chercheurs et communique sur les innovations de Google avec pour cheval de bataille : Google œuvre à changer l’existence de milliards d’êtres humains ; rien que ça !