Panagiotis Artemiadis est chercheur à l’Université d’État d’Arizona. Depuis 2009, il travaille sur la communication par la pensée entre l’homme et la machine via l’activité électrique du cerveau. La DARPA (agence de recherche et de développement de l’armée américaine) s’est intéressée au projet et c’est désormais ensemble qu’ils développent le projet fou de contrôle simultané de plusieurs drones (jusqu’à une centaine) par la pensée.

Piloter un drone par la pensée, comment ça marche ?

piloter un drone par la pensée comment ça marche ?À l’Université d’État d’Arizona, le chercheur Panagiotis Artemiadis travaille depuis 2009 sur la communication par la pensée entre l’homme et la machine, plus spécifiquement à destination du pilotage de drones. Il utilise la technologie déjà popularisée du casque EEG (électroencéphalographie) capable de détecter et de collecter l’activité électrique du cerveau émise lorsque l’on pense à une action. Ici, cette activité est transmise à un ordinateur chargé de traiter l’information et de le transformer en commande directement envoyée à un drone en plein vol via une connexion Bluetooth.

Vous pensez « aller à droite », le drone se dirige vers la droite de manière instantanée. Le casque EEG utilisé ici est doté de 128 électrodes et la technologie se base sur une cartographie du cerveau qui répertorie, pour chaque pensée d’action possible, l’activité électrique émise par le cerveau.

La DARPA souhaite contrôler des flottes de drones par la pensée

piloter une flotte de drone par la penséeMais Panagiotis Artemiadis ne s’arrête pas là dans ses expériences.

Il a en effet découvert que notre cerveau est parfaitement capable de gérer les comportements collectifs d’objets dissociés du corps.

« Nous savons dans quelle partie du cerveau nous pouvons enregistrer ces signaux et ce qu’il faut y chercher pour décoder ces comportements collectifs pour des véhicules aériens et des groupes de robots » a-t-il mentionné.

Plus spécifiquement, il est possible d’ordonner une action à tout un groupe de drones ou de véhicules, pour les faire se déplacer ensemble dans une certaine direction, les faire s’éparpiller ou tourner autour d’un point déterminé. Cette découverte, qui a fortement intéressé la DARPA, (agence de recherche et de développement de l’armée américaine) désormais financeur du projet, pourrait être exploitée pour créer des groupes de drones ou de robots terrestres dans le cadre d’opérations militaires, et plus spécifiquement de sauvetage.

Piloter un drone par la pensée ; la fatigue, le stress ou la faim peuvent mener à une fausse manœuvre

Des tests ont d’ailleurs été effectués avec des pilotes de chasse de l’US Air Force. Les résultats sont encourageants, mais les pilotes doivent rester concentrés de bout en bout ; la fatigue, la faim ou le stress pouvant mener à une fausse manœuvre. Pour l’instant, la technologie permet de contrôler 4 drones en simultané au maximum, mais l’équipe de recherche compte bien réussir à créer une flotte contrôlable par la pensée allant jusqu’à une vingtaine de drones, puis jusqu’à une centaine. Ensuite, Panagiotis Artemiadis souhaite mixer le contrôle simultané de drones et de robots terrestres pour des opérations coordonnées. « On peut commander aux quadricoptères de venir se poser sur des engins terrestres pour se recharger ou bien pour remettre des informations que l’on ne veut pas transmettre par une connexion sans fil », a-t-il mentionné.