C’est un robot-raie qui se meut de manière autonome grâce à des cellules de rat génétiquement modifiées que des chercheurs de l’Université de Harvard ont conçu dans leur laboratoire. Mi-machine, mi-organisme vivant, ce prototype est une première dans l’univers de la robotique bio-mécanique. « Je pense que nous avons une forme de vie biologique ici », a spécifié Kit Parker, membre de l’équipe de recherche. Les 200 000 cellules de rats qui composent le robot réagissent en effet naturellement aux sources de lumière, lui permettant de se mouvoir.

Une machine et des cellules pour ce nouvel « organisme bio-mécanique »

Un robot-rat qui prend la forme d’un robot-raieUne équipe de chercheurs de l’Université de Harvard a conçu un robot à partir de cellules de rats génétiquement modifiées. En fait, ce robot-rat prend la forme d’un robot-raie pour pouvoir se mouvoir dans l’eau plus facilement. Son corps est fait de silicone ; son squelette est en fil d’or et 200 000 cellules cardiaques de rat génétiquement modifiées animent le robot-raie. « Animent », car les cellules se contractent lorsqu’elles entrent en contact avec une longueur d’onde spécifique de la lumière, créant ainsi le mouvement du robot. La stimulation est plus exactement obtenue au moyen d’une technique appelée « optogénétique » et les cellules ont dû être modifiées pour pouvoir contenir des versions de protéines qui réagissent à la lumière, notamment la protéine d’algue.

Un robot-rat qui prend la forme d’un robot-raie

Un robot-rat qui prend la forme d’un robot-raieCette « forme de vie biologique », comme le décrit le responsable de la recherche Kit Parker, suit automatiquement la source de lumière lorsqu’elle évolue dans un environnement riche en nutriments (pour maintenir les cellules en vie) ; en l’occurrence l’eau ; d’où la forme du robot qui adopte l’aspect d’une raie-hérisson. « On ne pourrait pas reproduire ce mouvement avec l’électronique et des actionneurs embarqués tout en gardant autant de légèreté et maniabilité », a précisé Adam Feinberg, roboticien et membre de l’équipe de recherche.

Ce robot-raie à base de cellules de rats mesure à peine 1 cm et il pèse 10 grammes. Il nage exactement comme le ferait une raie lorsqu’il est exposé à la lumière. L’animal a d’ailleurs été choisi pour sa facilité de déplacement en milieu aquatique. Cependant, le robo-raie ne peut pas survivre à l’extérieur du laboratoire, car les cellules seraient immédiatement attaquées par de multiples bactéries et agents pathogènes.

Utiliser une forme de vie comme matériau de construction

« Je pense que nous avons une forme de vie ici, a déclaré Kit Parker, une machine, mais une forme de vie biologique. Je ne voudrais pas appeler cela un organisme, car il ne peut pas se reproduire, mais il est certainement en vie – et d’ajouter – les roboticiens et les ingénieurs peuvent dorénavant concevoir d’utiliser des cellules biologiques comme matériau de construction. »