Avant de se lancer dans une vision hyper progressiste de « l’homme augmenté » si chère aux transhumanistes, si nous regardions les avancées médicales au profit de « l’homme réparé » ? Un exosquelette ultra léger, une moelle épinière bionique, un plâtre nouvelle génération : petit tour d’horizon des nouvelles technologies de la médecine pour améliorer le quotidien des personnes « abîmées ».

L’imprimante 3d en médecine pour fabriquer des plâtres

Un étudiant diplômé de l’Université Victoria de Wellington (Nouvelle-Zélande) a conçu le plâtre nouvelle génération : souple, aéré, imperméable et recyclable !

impression 3D médecineC’est grâce à la technologie de l’imprimante 3D que Jake Evill a pu concevoir Cortex, son prototype de plâtre que l’on pourrait qualifier de futuriste au vu de son design très particulier. Fabriqué en nylon, le plâtre Cortex a de multiples trous qui lui donnent un aspect alvéolé. En fait, Cortex est ultra souple. C’est une sorte d’exosquelette qui se colle à la peau. Il permet donc une meilleure mobilité du membre, tout en protégeant et immobilisant la partie de l’os fracturé grâce à des structures renforcées au bon endroit. Il est par ailleurs recyclable et imperméable à l’eau.

nouvelles technologiesLe confort du plâtre Cortex est possible grâce à la combinaison de deux nouvelles technologies pour la médecine : les rayons X pour localiser la fracture avec précision et l’imagerie en 3D du membre entier (chair et os) pour imprimer le plâtre selon la morphologie du patient. Pour l’instant, l’impression 3D d’un plâtre Cortex est un peu longue (plusieurs jours pour créer la structure et laisser refroidir le nylon). Jake compte sur une avancée rapide des nouvelles technologies en matière d’impression 3D pour baisser le délai de fabrication.

Une moelle épinière bionique pour retrouver l’usage de ses membres

nouvelles technologiesUn groupe de chercheurs de l’Université de Melbourne a conçu « Stentrode », l’équivalent d’une moelle épinière « bionique » qui donne beaucoup d’espoir en matière de traitement de la paralysie. Stentrode a la forme et la taille d’une allumette. Elle s’introduit dans un vaisseau sanguin du cerveau et elle est reliée à un exosquelette. Elle permet alors de transformer les signaux cérébraux émis par la personne qui revêt l’exosquelette en signaux de commandes électriques. Plus besoin de bouton de commande, une personne tétraplégique pourra bouger ses membres et se mouvoir par la seule force de sa pensée.

Exosquelette et paraplégie

nouvelles technologiesÀ propos de soigner le handicap, l’exosquelette ultra léger « Phoenix », a été créé par la société US Bionics (du fonds d’investissement SuitX dédié à la conception d’exosquelettes à usage industriel, médical et militaire). Cet exosquelette ne pèse que 12 kg (contre des modèles qui peuvent monter à 70 kg). Discret, il se porte sous les vêtements, comme une armure. Son design lui permet d’épouser parfaitement les mouvements du corps, caractéristique innovante en la matière.

Une personne peut donc enfiler toute seule son exosquelette sans l’aide de personne et l’ajuster à sa guise (comptez 10 à 15 minutes). Phoenix fonctionne avec un bouton de commande tenue en main (non utilisé par la pensée, ce qui le rendrait aujourd’hui plus complexes). Si Phoenix ne peut pas être porté plus de 4 heures et ne permet pas encore de se déplacer plus vite qu’en fauteuil roulant, il donne la possibilité aux personnes tétraplégiques de se tenir debout et de marcher en toute autonomie ; un véritable exploit et un bel avant-goût des possibilités qui nous attendent pour améliorer la vie des personnes handicapées.

De l’homme réparé à l’homme augmenté, n’y aurait-il qu’un pas à franchir ?