Le salon Innorobo 2017, qui se tenait à Paris en mai dernier, nous a montré le paysage de la robotique française et étrangère. Parmi les exposants du salon, un projet écologique a retenu notre attention. Il s’agit de la startup Hostabee qui propose une ruche connectée pour les apiculteurs en herbe, plus exactement un dispositif capable de contrôler à distance (et en temps réel) le niveau de bien-être des abeilles au sein des ruches. L’objectif d’Hostabee est de favoriser le développement de l’apiculture urbaine. D’où vient cette startup made in France qui enchaine les succès ? Et comment ambitionne-t-elle de sauver les abeilles ? Robots et Compagnie a rencontré l’entreprise sur le salon Innorobo 2017 pour en savoir plus.

Une startup made in France

Hostabee, la ruche connectée soutenue par Google et l’UEHostabee a été créée en avril 2015 à Saint-Quentin, dans l’Aisne, par Maxim Mularz, un professeur de mathématiques. C’est en discutant et en travaillant avec des apiculteurs que ce passionné d’informatique (et d’abeilles !) a imaginé un système qui répondrait aux problématiques récurrentes des éleveurs, tels que les pertes de colonies causées par les changements climatiques, le vol de ruche ou encore la mauvaise santé des essaims…

Sa startup a ainsi développé un système qui convient aussi bien aux apiculteurs expérimentés qu’aux amateurs.

 

Une ruche intelligente… Et connectée !

Hostabee a développé un module connecté et une application Web qui permettent aux utilisateurs de suivre à distance (et en temps réel) le cycle de vie de la colonie d’abeilles au sein d’une ou plusieurs ruches. Les apiculteurs peuvent optimiser leur travail :

  • En limitant leurs visites sur place
  • en augmentant leur efficacité dans l’analyse des essaims
  • en diminuant le taux de mortalité des abeilles.

 

Un boîtier sans danger pour les abeilles

Une ruche intelligente... Et connectée !Le module connecté, appelé « B-Keep », s’installe entre deux cadres et permet de mesurer le taux d’humidité et la température interne de la ruche, deux indicateurs de la bonne santé d’une colonie.

Le boîtier « B-Keep » peut être installé dans tout type de ruche. Il fonctionne des piles pour une autonomie de 2 ans et il est complètement inoffensif pour les abeilles.

En effet, « B-Keep » transmet les informations grâce à LoRa, une technologie de communication à bas débit, par radio, pour laquelle la startup a été accompagnée par Orange. Les données sont ensuite disponibles via une application Internet, sur laquelle sont aussi dispensés des conseils pour les amateurs. L’appareil permet aussi de géolocaliser les ruches, pour lutter contre les vols récurrents.

Enfin, la startup offre un ensemble de services basés sur le Cloud pour gérer une plateforme de correspondance, l’organisation logistique et la communauté des utilisateurs Hostabee. Les données sont en open source et peuvent être utilisées à des fins personnelles, professionnelles et scientifiques.

 

Une startup à succès, soutenue par Google et l’Union européenne

Une startup à succès, soutenue par Google et l’Union européenneTrès remarqué au dernier CES de Las Vegas, Hostabee a décroché une commande de 200 boîtiers destinés à la Californie et à New York. « B-Keep » est vendu au prix unitaire de 80 euros, prix dégressif en fonction des quantités commandées. La startup va, par ailleurs, prochainement implanter son module de surveillance des abeilles dans les ruches de Google, à Mountain View, et dans le quartier de Brooklyn, à New York.

Hostabee a été fondée pour lutter contre la mortalité croissante des abeilles et rencontre un franc succès puisque la startup a obtenu 140.000 euros de l’Union européenne dans le cadre de l’appel à projets Fi-Ware, dédié à l’Internet du futur. Hostabee a également hérité d’une enveloppe de 9.000 euros dédiée à l’innovation de la région Hauts-de-France.

Une somme qui lui permettra de poursuivre son développement et de commercialiser ses recherches puisque la startup travaille sur une solution d’Intelligence Artificielle qui pourrait intégrer d’autres facteurs et analyser les données pour prévenir, par exemple, certaines maladies ou parasites.